Depuis que je m’intéresse à la ménopause, j’ai souvent entendu dire : « Cette étape est bien mieux prise en compte dans la société asiatique, ils ont même un mot dédié à cet état, ça s’appelle le second printemps ». Toute à ma joie d'imaginer que quelque part sur terre la ménopause ne signifiait pas juste la fin de l'existence des femmes, j’ai décidé d'en faire la tagline de Ventilo Care : Pour un second printemps digne de ce nom.
Sans doute aie-je préféré croire que l’herbe était plus verte ailleurs ? Pensez-vous.
Une cliente m’a envoyé un article de Courrier International qui remet les pendules à l’heure concernant la ménopause en Asie, et en particulier dans les pays d’Asie orientale : Japon, Singapour, Corée du Sud.
Les 4 éléments qui m’ont le plus marquée concernant la gestion de la ménopause en Asie
1. Des clichés sur les femmes asiatiques qui ont la vie dure
L'article souligne le manque de représentation des femmes asiatiques dans les recherches médicales autour du vieillissement et donc des conséquences de la ménopause. La faute à un mythe auquel je m’accrochais moi aussi : les femmes asiatiques ne souffrent pas de symptômes de la ménopause. Eh si : c’est juste que c’est aussi - voir encore plus tabou - pour elles d’en parler !
En revanche, et c’est mon 2ème point : les symptômes ne sont pas les mêmes suivant son origine.
2. La différence des symptômes en Asie / Europe / États-Unis
Alors qu'en Europe et aux Etats Unis, les bouffées de chaleur représentent le symptômes le plus important - 75% aux états-Unis, 65% en France*, la plupart des Singapouriennes d’origine Chinoise, Malaise et Indienne souffrent surtout de douleurs articulaires et musculaires. Elle ne seraient que 19% à expérimenter les symptômes climatériques (ce qui représente tout de même 1 femme sur 5 !)
3. Le rôle de la médecine chinoise VS les traitements hormonaux dans la ménopause
En Occident, quelques femmes se tournent vers la médecine chinoise et notamment l’acupuncture pour gérer les symptômes de la ménopause. Ces solutions alternatives sont elles aussi privilégiées par les femmes d’Asie Orientale plutôt que le recours aux hormones (mêmes peurs autour des effets secondaires), tout comme le recours à la phytothérapie (se soigner par les plantes).
Cependant, comme partout, ces méthodes ne sont pas scientifiquement validées et les laboratoires pharmaceutiques n’effectuent que très peu de recherches cliques en raison des coûts, ce qui soulève des questions sur leur efficacité à long terme.
4. Des données chiffrées qui permettent de faire avancer la cause des femmes
Au Japon, chaque année, 460 000 femmes quittent le marché du travail en raison des symptômes liés à la ménopause (chiffres datant de 2021)*. Pour que vous vous rendiez compte du chiffre : c’est à peu près le nombre de nouvelles femmes qui entrent en ménopause chaque année en France ! Selon des données publiées en février 2023 par le ministère de l’économie du Commerce et de l’industrie, la baisse de performance, l’absentéisme ou les démissions engendrées par la ménopause privent chaque année l’économie japonaise de 11 milliard d’euros. Ce sont ces chiffres qui permettent de faire bouger les lignes au niveau politique.
Penser que la ménopause est un état qui doit uniquement être traité individuellement et non au niveau politique, c'est se priver de sacrées performances économiques au niveau national.
En France, il n’y a pas à ma connaissance d’étude aussi précise qui permettrait cette prise de conscience. Un seul chiffre a beaucoup fait parler de lui lorsqu'il a été annoncé en janvier 2024 : le coût annuel du sous financement de la santé des femmes par rapport à celle des hommes (en général, pas uniquement concernant la ménopause) qui s'élève à 920 milliards d’euros chaque année. Remédier aux inégalités liées à l’endométriose et à la ménopause pourrait contribuer à hauteur de 130 milliards de dollars au PIB (produit intérieur brut) mondial d’ici à 2040 (chiffres issus du rapport du forum économique mondial de Davos).
Avec toutes ces données, on peut donc décider de voir le verre à moitié vide : les femmes sont toujours la dernière roue du carrosse quelque soit le continent, OU à moitié plein : plus on aura des chiffres sur les conséquences économiques de la non prise en compte de la santé des femmes, plus la société bougera et s’impliquera au niveau politique pour que nous recevions l’attention que l’on mérite.
En attendant cette épiphanie, si vous avez des questions sur votre (péri)ménopause, c’est par ici !
Sources
Bonjour,
Merci pour tout vos conseils. La ménopause c'est un épreuve non seulement physique mais aussi psychologique, non seulement pour soi-même mais aussi pour nos entourages. C'est un sujet assez complexe. Mais s'informer c'est déjà un très bon début😏.